L’AMOUR DE SOI

L’AMOUR DE SOI

« Et si on voyait les choses autrement au sujet de l’amour de soi ?
Souvent je vois qu’il y a comme un effort à faire pour s’aimer… mais que ces efforts pèsent au final plus qu’ils n’aident.

Alors je vais poser les pieds dans le plat directement.
Est-ce que quand vous regardez la personne que vous aimez, ou votre enfant, vous faites un effort ?
Est-ce que vous vous dites, « bon il a des mauvais côtés, mais allez… je vais l’aimer quand même ! » ?
Non, évidemment non !
Vous aimez, tout simplement, l’amour ça ne se commande pas.
Et on a beau voir les différentes facettes d’une personne, on l’aime, point à la ligne.

Pourquoi alors, au sujet de l’amour de soi on a l’impression de devoir faire des efforts pour réussir à s’aimer ?
Pourquoi essayer pour y arriver de chercher à passer outre ce qu’on estime ne pas être beau chez nous ?
Quitte à faire du déni sur ces « mauvais côtés » que l’on croit porter.
Ou à se dire comme écrit plus haut, je vois bien qu’il y a des trucs qui ne vont pas, mais je vais contrebalancer avec tel truc positif et ça va le faire.

A essayer de s’aimer au-delà de ce qu’on n’aime pas chez soi à l’origine.
A constater nos ombres, nos lacunes, nos manquements, mais à ne pas nous y attarder… faire fi de cela et se concentrer sur le beau en nous.
A s’aimer quand même malgré les critiques qu’on se fait.
Comme si on ne pouvait pas avoir d’amour pour nous-même en regardant cette boue intérieure.
Comme si c’était interdit de donner de l’amour à l’ombre en nous.
La douleur, les peurs, les doutes, la vulnérabilité, sont toujours vues comme des choses honteuses.
Des choses inavouables.
Qui oserait dire qu’il aime ce qui est moche ?
Qu’il aime ce qui est nul et terrifiant chez lui ?

Alors on critique et on juge ce qui n’est pas beau en espérant le voir disparaitre.
On « élague » notre intériorité, on se restreint d’exprimer nos colères, nos erreurs et tout ce qui n’est pas dans les clous du beau et du bon… aux yeux d’une morale qu’on s’est construite.
On se dit que si tout ça n’était pas là, on n’aurait plus de problèmes.

Mais toutes ces critiques contre le sombre, ne sont que des critiques que l’on continue de faire envers soi. C’est toujours nous-même que nous critiquons ici. L’ombre ne disparait pas en la montrant du doigt.
Dénoncer l’ombre en nous, ne la fait pas disparaitre, mais ne fait au contraire que l’amplifier. Ne fait que rajouter une couche de culpabilité à ce qui était déjà bien assez douloureux comme ça.

Et au final, ces jugements perpétuent la sensation d’obstacles et des barrières entre nous et l’amour.

Commencer à s’aimer, c’est commencer par d’abord porter un regard différent sur l’ombre.
Ce n’est pas la répudier hors de nous.
C’est la regarder en face et essayer de la comprendre.
C’est voir pourquoi elle s’est installée là.
C’est lui dire, tu me fais mal, mais tu es la bienvenue et je veux apprendre à te connaitre, raconte-moi ton histoire. Que s’est-il passé pour que tu te sentes ainsi.

En éducation bienveillante, on dit d’un enfant difficile qu’il est un enfant en souffrance.
Les ombres que nous portons en nous sont difficiles à gérer parce qu’elles sont l’expression d’une souffrance qui n’a pas été dite sur l’instant où certains événements se sont déroulés.
Nos ombres sont les reliquats des souffrances non digérées par nos corps et nos cœurs.

Commencer à s’aimer, c’est toujours aller à la recherche des événements qui sont restés bloqués en nous et les autoriser à s’exprimer enfin. C’est voir comment cette ombre qui s’est immiscée est en réalité un processus normal et que nous n’avons pas à nous blâmer pour cela.
Bien au contraire, c’est aimer nos ombres, les remercier d’être là, et les embrasser le cœur grand ouvert. Car c’est ainsi que l’ombre peut alors s’alchimiser et devenir lumière elle-même.
Cela peut prendre un peu de temps pour changer cette croyance que les ombres en nous sont aimables et qu’elles ont le droit d’exister.
La tête, le cœur et le corps ont besoin de l’entendre, de le ressentir intérieurement pour que ça s’imprègne réellement dans toutes les cellules de notre être.

S’aimer, ce n’est pas faire le tri entre ce qui est bon ou mauvais en soi.

C’est transmuter de l’intérieur ce qu’on croit être mauvais et l’aimer pour la vérité de ce qu’il est… le résultat d’une expérience de vie qui demandait à mûrir et à nous transmettre sa sagesse.

La sagesse que ces ombres qui nous plombaient était déjà de l’amour.
La sagesse que seule cette acceptation permet cette alchimie intérieure.
Et que cette transformation du plomb en or est véritablement à la portée de tous à partir du moment où l’on s’autorise à changer ses croyances au sujet des ombres que l’on porte en soi
.

Quand on n’a plus peur de souffrir à cause de nos ombres parce qu’on les a comprises et qu’on en perçoit les mécanismes, alors on développe une grande sérénité car on sait pourquoi on tombe dans ce fonctionnement-là plutôt qu’un autre.
On apprend à avoir confiance en sa capacité à s’en sortir malgré ce qui se présente comme une difficulté, comme un désamour de soi.
Parce qu’en réalité l’amour de nous-même est déjà là, caché dans les comportements de cet enfant « difficile » que l’on garde coincé en nous.
L’amour est toujours là.
Il n’y a jamais eu que de l’amour.
Même quand vous croyiez que vous avez mis des barrières entre lui et vous.

Alors aimez et acceptez vos ombres, remerciez-les pour ce qu’elles essayent de faire par amour pour vous.
Et elles s’éclaireront alors toutes seules. »

Carine Lavigne

Thérapeute et Guide de l'Âme

Soins Energétiques, Guidances Médiumniques, Sophrologie et Accompagnement en Coaching Holistique pour réharmoniser ses émotions et sa relation au monde

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